Rencontre avec l’association Nénuphar

Association de médiation sociale et culturelle, Nénuphar intervient depuis 2011 sur le territoire de Pantin

Association ancrée dans le territoire pantinois depuis 2011, Nénuphar met en place des actions de médiation sociale et culturelle avec et auprès de la population, en lien avec différentes structures partenaires locales. Elle intervient également dans le champs de la santé, en organisant des actions de prévention en lien avec l’hôpital Avicenne, ou encore en participant à des projets de recherche-action.

Pour mieux découvrir le périmètre d’intervention de Nénuphar, nous avons rencontré Marion Deloule, chargée de développement, qui a tout récemment transmis ses fonctions à Margot Raffy-Raso.


Pour commencer : qui est Nénuphar ?

L’association Nénuphar Médiation est une association à but non lucratif créée en 2011 par un groupe de femmes portées par une volonté d’offrir à des personnes de cultures et d’horizons divers des lieux d’échanges et des espaces de rencontre.

Depuis 2018, suite à la demande des habitant.e.s des Courtillières, l’association a recentré ses actions autour de la médiation sociale et culturelle (pour prendre le relai de l’association des Femmes Médiatrices qui était anciennement présente dans le quartier).

Ainsi, notre projet global est de favoriser le lien social et le vivre ensemble tout en œuvrant à l’autonomisation de tou.te.s.

Notre public : les habitant.e.s des QPV (quartiers prioritaires de la politique de la ville), principalement des Courtillières et, de plus en plus, de Quatre Chemins/Diderot ; ainsi que les habitant.e.s d’autres quartiers qui en ont besoin, et parfois des personnes des communes voisines (Bobigny, Aubervilliers, …).

Nous touchons également un grand nombre de personnes sans domicile stable ou vivant dans des hébergements précaires ou d’urgence.

Nos missions : être au plus près des habitant.e.s afin de leur fournir un accueil et un accompagnement quotidiens et de proximité, les orienter et les accompagner vers les structures les plus adaptées pour les aider ; favoriser le lien social et le vivre ensemble.

L’un de vos axes d’intervention concerne spécifiquement la médiation en santé  : pouvez-vous nous en dire plus ?

En plus de l’accompagnement individuel, qui sur le plan de la santé peut concerner : aide à la demande d’AME (Aide Médicale d’État), de CSS (Complémentaire santé solidaire), accompagnement auprès des services de la sécurité sociale, accompagnement chez des professionnel.le.s de la santé, etc., nous mettons également en place des activités collectives, pour favoriser les échanges entre les personnes, le partage d’expérience, et renforcer le lien social entre les habitant.e.s.

L’objectif de ces activités est aussi d’aborder en groupe des sujets thématiques sur lesquels on sent que les habitant.e.s s’interrogent, ou sur lesquels des besoins ont été exprimés. La santé fait partie de ces thématiques.

Nous travaillons beaucoup avec des partenaires, plus spécialisés que nous, avec lesquels on crée des projets / ateliers, ou vers lesquels on oriente les personnes.

En ce qui concerne la santé, nous travaillons avec l’hôpital Avicenne, qui organise des « jeudis de la prévention » chaque semaine. Nous y organisons des sorties pour y accompagner les habitant.e.s, et orientons aussi sans y aller.

Nous avons également pu participer avec des bénéficiaires à des ateliers « Menstru’elles » du CRIPS autour de l’hygiène menstruelle, santé sexuelle, …

Nous organisons aussi parfois des ateliers, avec l’intervention de spécialistes de la santé.

Vous faite partie d’un projet de recherche-action piloté par l’ARS sur le dépistage : de quelle manière les pantinoises et pantinois sont associé.e.s à la recherche ?

Nous travaillons en réseau avec LaFédé (la fédération des associations de médiation sociale et culturelle d’Île de France), qui nous a proposé le projet de recherche-action de l’ARS sur la santé.

Au vu des besoins observés dans le quartier, nous avons dirigé ce projet vers la question des peurs liées aux démarches médicales, notamment les dépistages.

Pour ce faire, nous avons réuni un noyau d’habitantes, pour réfléchir ensemble au projet, à la thématique, à ce qui leur paraissait pertinent de mettre en place, aux moyens de toucher plus de monde… Le but était vraiment d’impliquer ces habitantes tout au long du projet et de créer des groupes d’auto-support entre habitant.e.s.

C’est lors de la mise en place du projet que des habitantes ont proposé de travailler sous la forme de théâtre forum.

Nous avons alors contacté la compagnie GITHEC présente aux Courtillières pour monter ce projet, jusqu’à la représentation qui a eu lieu en octobre 2021 (Cf. vidéo en fin d’article)

Ensuite ont eu lieu plusieurs ateliers d’échange, d’abord avec les habitant.e.s pour identifier leurs besoins, puis, en fonction des besoins exprimés, avec des professionnel.le.s que nous avons contacté.

Nous avons ainsi organisé des ateliers avec une médecin généraliste, des psychologues et psychiatres, ainsi qu’une visite du service mammographie de l’hôpital Jean Verdier.

Pour la recherche-action, quelques participantes ont ensuite été interrogées en groupe et individuellement par un sociologue.

Les résultats de l’enquête ne sont pas encore sortis.

Quels sont les principaux sujets de santé que vous avez identifiés sur le territoire de Pantin ?

– Le manque d’information sur les démarches à faire, quand consulter, etc.

– La peur du regard des autres (famille, amis) en cas de dépistage d’une maladie grave, qui freine les dépistages ;

– Les problèmes de langue / compréhension qui font que certain.e.s vont moins consulter car ne comprennent pas ce qui leur est dit ;

– Les personnes ne se sentent pas toujours légitimes à poser leurs questions aux médecins ;

– Le lien entre alimentation et santé ;

– Certaines familles aussi se soignent beaucoup avec des médicaments disponibles sans ordonnance (doliprane, etc.) et les prennent pour tout sans penser que cela peut avoir des conséquences néfastes sur la santé.

Pour conclure : quels sont les projets – à venir ou rêvés – de l’association pour les mois et années qui viennent ?

✔ Trouver de nouveaux locaux pour l’association, où accueillir les gens le mieux possible

✔ Continuer de développer notre activité auprès d’un plus large public (notamment vers Quatre Chemins où l’on commence à se développer) ;

✔ Agrandir notre équipe avec de nouvelles médiatrices ;

✔ Reprendre d’anciennes activités – mises en pause depuis le covid – notamment des soirées culturelles, et des animations intergénérationnelles comme les lotos ;

✔ Trouver des financements pour organiser des petits voyages / vacances pour des habitant.e.s qui n’en ont pas les moyens.

L’association Nénuphar est accessible sur plusieurs quartiers de la ville de Pantin :

  • Bureau administratif, au 72 rue Victor Hugo
  • Maison de quartier des Courtillières
  • Permanence Diderot de la maison de quartier des Quatre Chemins

Pour les joindre :

  • Par mail : nenuphar.asso@gmail.com
  • Ou par téléphone : 01.57.14.92.30 / 07.68.78.50.26 / 06.58.75.37.47